J'ai déjà évoqué ma participation à un groupe thérapeutique sur le blog. Il me semblait intéressant d'y revenir afin de clarifier les choses. Ma vie, mon oeuvre d'abord : je suis en arrêt maladie depuis plusieurs mois. Mon médecin traitant a directement diagnostiqué un épuisement professionnel. Malgré cela, j'ai eu énormément de mal à l'accepter. Je ne saurais vous dire pourquoi mais je ne me sentais pas légitime dans ce diagnostic. Après tout, je ne fais pas un métier dit "pénible", je ne travaille pas de nuit, etc. Pourtant, il faut avouer que j'ai réellement commencé à aller mieux quand j'ai accepté ce diagnostic ; quand j'ai pu dire aux autres mais aussi à moi-même, je souffre d'un Burn Out

J'ai eu l'occasion, grâce à une amie commune, de rencontrer V, une jeune femme qui vivait la même souffrance que moi et depuis quasiment le même nombre de mois. Cela a été un réel soulagement : je n'étais plus seule. Car, même si j'ai la chance d'être très bien entourée, il faut bien dire qu'il est difficile de comprendre le Burn Out quand on ne l'a pas soi-même vécu. Ne plus pouvoir se lever le matin, devenir incapable de passer un simple coup de fil, être physiquement et mentalement épuisé, se sentir coupable... C'est ça le quotidien d'une personne qui fait un Burn Out. Cela a été mon quotidien et celui de ma famille durant plusieurs mois. Grâce à V, j'ai découvert qu'il existait en Belgique une structure qui prenait en charge les personnes victimes d'épuisement professionnel. Malheureusement pour moi, cette structure ne renseigne que des adresses sur Bruxelles. Autant vous dire que si j'avais déjà des difficultés à aller de mon lit à mon divan, ça allait être assez difficile de faire 60 bornes d'autoroute ^^ Mais... Comme la vie est super bien faite, V m'a renseigné des gens qui pourraient m'aider près de chez moi. 

Source

J'ai été orientée vers une psychiatre spécialisée dans le Burn Out qui m'a écoutée et entendue. Les choses sont allées relativement vite par la suite : bilan psychiatrique, confirmation du diagnostic, demande d'intégration d'un groupe thérapeutique spécialisé dans le traitement du Burn Out. Je vous parlerai plus en détails de ce groupe par la suite. 

En attendant, j'ouvre une parenthèse. Sans dénigrer en rien les personnes — médecin, psychologue, coach... — qui m'ont épaulée, il y a clairement une méconnaissance du Burn Out par les soignants. Il aura fallu attendre la rencontre avec une personne en souffrance pour, enfin, découvrir qu'une prise en charge spécifique existait. Je ne peux que vous recommander de faire cette démarche, de vous renseigner un maximum. En effet, tout le monde, personnel soignant compris ne "croit pas" au Burn Out. C'est assez malheureux à dire mais j'ai croisé un psychiatre particulièrement odieux alors qu'un diagnostic avait déjà été posé depuis plusieurs mois ! En tant que malade, je peux vous dire que cette "négation" de votre souffrance est d'une violence extrême. Je pense que toutes les personnes souffrant réellement de Burn Out me comprendront. Nous nous sentons déjà tellement coupables qu'il n'est pas nécessaire d'en rajouter une couche. 

Quelques coordonnées utiles : 

Le Réseau Burn Out fondé en 2008 par le docteur Mesters. Les adresses données concernent essentiellement Bruxelles mais vous pouvez, éventuellement, obtenir des contacts sur d'autres régions. L'avantage de ce réseau est qui aborde le Burn Out de façon pluridisciplinaire. 

Dans la région de Charleroi, l'Hôpital Van Gogh propose une prise en charge (en hôpital de jour) des patients souffrant de Burn Out.  Le médecin responsable de ce programme est le docteur Vandriette. Hôpital Vincent Van Gogh,  55 rue de l'Hôpital - 6030 Marchienne-au-Pont. Tel. : 071/92 28 70. 

Je vous conseille néanmoins de rester prudent lorsque vous vous tournez vers un professionnel. Le Burn Out fait vivre pas mal de gens et j'ai moi-même eu une expérience où j'ai bien senti que j'allais être une "pompe à fric". Dans ce cas, le mieux est de couper court.