Du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours marché... Avec mes parents, quand j'étais enfant, nous partions chaque samedi nous promener dans les bois. Je n'aimais pas particulièrement cela : je me souviens d'avoir beaucoup râlé lors de promenades : trop long, trop chaud, trop soif...
Bref, je ne vais pas m'étendre sur ce qu'un enfant peut penser d'aller dans le trou du cul du monde tous les week-ends. Je vous parle quand même d'un temps où Internet n'existait pas. Le siècle dernier... Que dis-je ? le millénaire dernier !
Il y a quelques semaines, j'ai arrêté de conduire. Je n'étais pas des plus motivée à sortir de chez moi. 1) Je suis une sale casanière de base... 2) Entre le froid et la pluie, je ne suis pas particulièrement encline aux promenades. 3) Je ne vis pas à côté d'un parc ou d'une forêt mais en pleine ville... Je ne vais pas employer le mot "sinistrée" mais bon... Soit...
J'ai quand même pris sur moi pour faire quelques trajets à pied : passer à la banque, aller dîner chez mes parents, aller à la pharmacie... Ouais, je suis une VRAIE aventurière !
Et là, vous me croirez ou pas, mais j'ai redécouvert un véritable plaisir. Celui de marcher ! Même dans ma moche ville, même sous la pluie, bien emmitouflée dans mon super-manteau-parfait, même pour des petits trajets. Alors je ne vais pas mentir : il fait sale, il fait froid, il fait gris... Mais, cela fait du bien ! Je me sens heureuse ! Un peu de soleil et je sens une douce chaleur sur mon visage. Je lève les yeux et je découvre un détail architectural qui m'interpelle. Au détour d'une rue, un chaton me fait de l'oeil ou me suis sur un bout de chemin. Je m'extasie devant la vitrine d'un fleuriste (J'ai dit VRAIE aventurière). Un automobiliste me laisse traverser et me sourit. Je croise un voisin, nous échangeons quelques phrases. Un passant inconnu me lance un grand bonjour. On découvre un bout de jardin ou des enfants qui jouent en récréation.
Ce n'est pas un endroit exceptionnel. Je ne vais pas vous montrer des photos qui font rêver. C'est juste un morceau de mon quotidien. Avec des gens qui partagent la même pluie... Des gens que je suis contente de croiser.
Tout doucement, je me reconstruis : peut-être que le vrai bonheur se cache dans ces petits plaisirs simples ?