Sur ce blog, je parle beaucoup de tri et de rangement. J'évoque aussi le minimalisme. Pourtant, il faut bien que je me rende à l'évidence : je ne suis pas, et je ne serai sans doute jamais, minimaliste. En même temps, j'avoue ne pas poursuivre ce but... Ma démarche tend à deux choses : simplifier et harmoniser mon intérieur et ma vie. Je suis convaincue que les deux sont liés.

J'ai appris de nombreuses choses sur moi durant ces dernières années. Je n'ai pas toujours fait les meilleurs achats du monde ni pour les meilleures raisons qui soient. J'ai fait du shopping pour passer le temps, pour me remonter le moral, pour le plaisir de la possession. J'ai appris à analyser cela pour en limiter l'impact. J'ai découvert que j'aimais l'ordre. Qu'il me faisait gagner du temps et me donnait de l'emprise sur mon environnement direct. Que j'appréciais vivre dans une maison rangée. Que l'idée de prendre dix minutes montre en main pour rendre ma maison présentable me mettait en joie (Vous me direz qu'il me faut bien peu de choses ^^). Me débarrasser de mon bazar m'a également permis de repenser ma manière de consommer et de vivre. J'ai perdu 12 kilos en rangeant ma cave. J'ai aussi appris à pardonner. J'ai pu constater le poids des choses et, surtout, le sentiment de légèreté que le tri peut procurer. J'aime regarder l'intérieur d'une armoire que je viens de ranger.

Source Pixabay

J'ai aussi appris que les livres sur le minimalisme et le rangement se répètaient souvent. Que certains auteurs avaient beau affirmer qu'il fallait faire soi-même son ménage, ce ne serait jamais ma tasse de thé parce que, pour moi, il y a mieux à faire que ses poussières si on en a la possibilité. Que le minimalisme était pour certains une religion, voire une secte. J'ai appris qu'il fallait s'entourer de jolies choses, qui nous faisaient du bien. Je sais que, parfois, ce sont les objets qui nous possèdent et qu'il n'est pas sain d'être possédé. J'ai pris conscience de mes goûts. J'achète parce que j'aime, après avoir bien réfléchi, et en laissant partir d'autres choses... Parce que je ne veux plus accumuler. Je veux respirer. 

Je pense que l'acte d'achat est un acte politique. Je ne crois pas que ne plus rien dépenser soit plus sain qu'être un panier percé. Je ne suis pas minimaliste parce que je suis convaincue que l'économie doit tourner, parce que j'ai envie de faire vivre mon coiffeur et la délicieuse vendeuse de mon magasin de fringues préféré. Je ne suis pas minimaliste parce que j'aime choisir et acheter une belle pièce, un bel objet. Je ne veux pas d'un intérieur aseptisé et sans âme. J'ai envie de m'offrir un sac ou une paire de chaussures sans culpabliser... Mais avant de faire un achat je réfléchis, j'évite le coup de tête... J'aime récupérer des objets qui ont une âme. Mais je veux une âme qui me parle, pas une âme errante... 

J'aime la stabilité des choses mais j'aime aussi le changement : j'évolue, j'avance, je me casse la pipe et je me relève... Jusqu'ici toujours et, chaque fois, un peu plus forte que la précédente. Je ne sais pas systématiquement où je vais exactement mais je sais que le voyage se passera bien. Ma bonne étoile veille sur moi. 

Je pense, envers et contre tout, que les extrêmes sont néfastes... et que cela vaut pour tous les actes que je pose, en tant que citoyenne... Je n'ai pas envie d'être un gourou, je n'ai pas envie d'être moralisatrice ni d'être jugée d'ailleurs. 

Je ne sais pas si j'ai passé un cap mais, aujourd'hui, plus que jamais, je veux être moi !