Je ressens un sentiment de malaise depuis quelques temps. Une sensation désagréable de la boule au ventre, une inquiétude qui plane. La reprise du boulot après une pause estivale en famille ? Non ! Mon travail thérapeutique qui sera encore long même si les progrès sont palpables. Non plus. Aucun soucis familiaux à l'horizon, la santé va bien. Le problème vient d'autre chose. Comme, parfois, les amitiés s'étiolent, je me rends compte que la belle unité de mon groupe thérapeutique prend l'eau.
J'ai cru que je ne pourrais plus me passer d'eux. Qu'ils me seraient essentiels à jamais. Que nous étions liés par quelques choses de plus fort que l'amitié même. Je le crois toujours. Ce lien existe. Il peut être difficilement compréhensible pour les personnes extérieures au groupe. Famille et conjoints compris. Nous sommes devenus, l'espace de quelques mois, des intimes. Nous nous sommes épanchés. Nous avons pleuré. Nous nous sommes soutenus mutuellement. C'était fort. C'était utile et essentiel. Cela l'est toujours mais...
La vie a repris ses droits.
Nous n'évoluons plus ensemble. Certains ont repris le travail, ailleurs ou pas. Les journées sont parfois lourdes. La guérison de chacun prend des chemins différents, plus ou moins longs d'un cas à l'autre. Ce qui nous unissait, au fond, c'était la maladie. Quand elle n'est plus (ou est moins), que reste-t-il entre nous ?
Des rires, des moments de partage, des confidences... Des différences aussi. Parfois, elles enrichissent. Parfois, elles sont difficilement supportables. Parfois, le groupe pèse. En tout cas, il me pèse. Parfois.
Faut-il culpabiliser ? Certes non. C'était finalement inévitable, comme une sorte de parenthèse enchantée. D'ailleurs, certains s'y attendaient... D'autres ont rapidement pris de la distance. Sans doute avais-je un peu trop d'attentes. Peut-être suis-je au fond un peu déçue. Des autres... Ou de moi.
Il faudra sans doute réadapter mon rapport au groupe. Je fuis les complications qui peuvent être évitées et qui ne mènent à rien. Je veux que les moments que nous passons ensemble soient agréables. Ils ne le sont pas forcément. Pas toujours. Pas avec tous. On pourra me dire que c'est la vie. Tout n'est pas toujours rose sauf la chambre des petites filles ^^ Peut-être est-ce de l'égoïsme, une certaine forme en tout cas. Une sorte de protection aussi. Nous partagions notre Burn Out. Je me rends compte que je n'ai pas forcément envie de partager d'autres problèmes avec mes burnies.
J'ai appris beaucoup avec eux. Sans doute, cette phase fait également partie de l'apprentissage...