Pour ceux qui suivent, je suis actuellement en train de relire mes vieux Flow... C'est donc dans un numéro de 2015 que j'ai trouvé cet article sur l'autocompassion, article dont le pique allègrement le titre pour mon billet. Vous connaissez l'adage : où il y a de la gêne, il n'y a pas de plaisir ^^ Ce sujet n'est pas neuf puisqu'il rejoint un billet d'Isa qui m'avait vraiment marquée. Pour résumer la chose, en gros, nous avons pour la plupart une tendance à l'autocritique permanente. Nous manquons de bienveillance envers nous. Nous devrions nous traiter comme on traite un ami en nous encourageant et en adoptant de l'indulgence par rapport à nos échecs. Car ceux-ci font naturellement partie de la vie : ce qui ne serait pas normal, c'est une existence lisse, sans chaos... A partir de ce constat, on devient capable d'envisager que nous ne sommes pas seuls face à nos problèmes. Nous faisons partie d'une expérience commune à l'ensemble de l'humanité. La pleine conscience est nécessaire à l'autocompassion car elle permet de prendre conscience de notre souffrance et de l'accepter, permettant ainsi le travail d'empathie envers nous-mêmes. Selon l'article de Flow, "Si quelque chose ne se passe pas sans heurts, nous cherchons alors immédiatement à résoudre le problème, au lieu de commencer par nous consoler et nous accorder l'attention qu'on prodiguerait à une amie".  

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Cette dernière phrase m'a fait l'effet d'un électrochoc tellement elle me correspondait à 100%. Je suis exactement comme ça. Pour moi, la vie, c'est marche ou crève. Contrairement à ce que certains peuvent penser, je n'ai aucune tendance (ou alors très brève) à l'apitoiement car je suis pleinement consciente que la vie est difficile pour tout le monde. Nous avons tous nos problèmes et il faut y faire face. Et, je fais face aux miens depuis bien longtemps. Sans (trop) me plaindre... Cela a d'ailleurs tendance à perturber mon entourage ! Cette capacité à rire d'événements dramatiques ! Mais ne serait-ce pas une partie de mon mal-être ? N'ai je pas été trop dure avec moi-même, me contentant de l'empathie des autres sans m'en accorder moi-même ? 

Et puis, je me suis rappelée une anecdote qui a eu lieu il y a quelques mois : lors d'une conversation sur les causes de mon arrêt de travail, j'ai évoqué des "soucis" que j'ai eu "avant" (Sans rentrer dans des détails sordides, de gros soucis qui ne se digèrent pas "comme ça" et qui sont de l'ordre de la vie personnelle pas professionnelle... Bref). Mon interlocutrice m'a répondu un truc du genre "ah oui, mais ça ce sont des choses passées...". Je me souviens que j'avais eu une drôle de sensation : c'était passé alors ça ne devait plus faire mal ?

Je crois, qu'inconsciemment, cette remarque débile et peu empathique a joué le rôle d'un déclic sur le chemin de l'autocompassion. Je crois qu'à ce moment-là, tout mon être s'est révolté. Quand je parle de cet épisode de ma vie, j'ai l'habitude de recevoir beaucoup de soutien mais, au détour de cette conversation, j'ai compris qu'il y avait aussi des personnes qui jugeaient que ça n'avait pas d'importance. D'une certaine façon, cela a réveillé mon empathie pour moi-même. Ma copine Isa me dirait que la prochaine étape serait de remercier cette personne...