La quatrième de couverture

Béa Johnson est une Française installée aux Etats-Unis avec son mati Scott et leurs deux jeunes garçons. Elle s'est lancée dans une étonnante aventure : simplifier sa vie en réduisant ses déchets. Aujourd'hui, la famille Johnson n'en produit plus qu'un litre par an ! Son expérience a passionné les Américains. Dans ce livre témoignage, Béa nous dévoile des centaines d'astuces et de conseils pratiques pour adopter un mode de vie durable. Même les plus pressés d'entre nous peuvent mettre en pratique ses idées : fabriquer son dentifrice maison, emballer le casse-croûte de ses enfants sans plastique, éviter que les pubs intempestives n'envahissent la boîte aux lettres ou encore savoir profiter des fêtes de fin d'année sans surconsommation. Dans un style alerte et pertinent, Zéro Déchet montre que l'on peut changer sa vie et faire évoluer la société en adoptant au quotidien des alternatives simples. Avec Béa Johnson, vous apprendrez à faire des économies considérables, gagner du temps et assurer un avenir durable à votre famille - et à la planète ! 

L'auteur

Originaire du sud de la France, Béa Johnson vit en Californie. En 2006, elle prend conscience que son mode de vie ne lui convient plus et elle essaye de réduire au maximum les déchets qu'elle produit. Aujourd'hui, Béa Johnson est connue dans le monde entier, elle donne des conférences sur son mode de vie et participe à de nombreuses émissions TV. Elle est l'auteur du blog Zero Waste Home

Mon avis ?

Passionnée par le tri (au cas où vous en douteriez ^^), je me suis lancée il y a quelques mois déjà dans la lecture du fameux Zéro déchet de la non moins fameuse Béa Johnson. Aucune surprise, l'ouvrage explique le cheminement de Béa (Oui, on s'appelle par nos prénoms ^^) en matière de réduction des déchets. Si, au départ, sa démarche était plutôt extrême (Béa Johnson le reconnait elle-même), elle a su, par la suite l'adapter au mode de vie de sa famille. La méthode Zéro déchet se base sur 5 étapes importantes à appliquer dans tous les domaines de la vie quotidienne : 

  • Refuser ce dont on n'a pas besoin.
  • Réduire ce dont on a besoin (et qu'on ne peut refuser).
  • Réutiliser ce qu'on consomme (et qu'on ne peut ni refuser ni réduire).
  • Recycler ce qu'on ne peut ni refuser, nu réduire, ni réutiliser.
  • Composter (le reste). 

L'auteur (J'ai pas mis de "e" exprès parce que la féminisation de certains noms communs me hérisse le poil... ne cherchez pas, c'est psychologique ^^) partage énormément de trucs concrets pour appliquer sa méthode au mode de vie de chacun. Ceux-ci s'appliquent aux différents domaines du quotidien. L'ouvrage fourmille littéralement d'idées à mettre en pratique. C'est très rassurant car, le lecteur peut piocher dedans, les adapter, choisir ce qui lui convient sans avoir une démarche aussi complète que l'auteur. Les avantages du mode de vie zéro déchet sont multiples (Faut-il encore les lister ?) : économies, gain de temps, bienfaits pour la santé, prise de conscience environnementale et sociétale. Et chacun peut (doit) adopter des changements durables et trouver l’équilibre entre contraintes et besoins personnels... Y compris dans ce que ça peut parfois avoir de contradictoire. Par exemple, l'auteur prend beaucoup (mais vraiment beaucoup, hein) l'avion. Il est évident que tous ces changements se font progressivement.  

Ce qui m'a marquée dans cet ouvrage, c'est qu'au fil des pages, Béa Johnson semble avoir réponse à tout ! Elle connait son sujet sur le bout des doigts, semble très organisée et détaille sa méthode point par point (par exemple, en expliquant une "virée type" aux courses). Cela permet clairement de mieux l'appréhender (Et de constater que faire des achats "zéro déchet" n'est peut-être si insurmontable que ça...) même si, parfois, c'est vraiment vraiment très (Trop ?) détaillé. L'auteur est continuellement dans le partage de ses expériences réussies ou non. Elle s'est beaucoup remise en question et ses doutes enrichissent clairement la réflexion. J'aime également l'idée que l'objet le moins polluant est celui qui existe déjà. Par exemple, il vaut mieux s'habiller en seconde main que d'acheter du neuf... même en matière bio. Ce rappel me semble plus que nécessaire à l'heure où le zéro déchet devient une mode. Parce que oui, il faut bien le dire (Et je fais là, un petit clin d'oeil à mon Captain préféré) : nombreux sont ceux qui surfent sur la vague en ayant l'air de réinventer la roue ! Je l'ai déjà dit plusieurs fois : nos parents et nos grands parents utilisaient déjà pas mal de "techniques zéro déchet". Les utiliser n'est qu'une question de bon sens (Qui s'est parfois perdu entre la lingette démaquillante et l'orange pelée ET coupée en quartier sous plastique...). Le livre se termine par une série de démarches pro-actives en matière environnementale. 

Ce qui m'a déplu — parce que forcément il y avait bien un truc qui n'allait pas me plaire ^^ — ce sont les affirmations présentées comme des faits avérés alors qu'elles sont juste issues d'une "impression de l'auteur" ou de témoignages sur son blog. Béa Johnson dit d'ailleurs clairement que les études et les chiffres, ce n'est pas son truc. De même, si je comprends bien que le zéro déchet doit s'adapter au mode de vie de celui qui le pratique, en quoi certains actes "non écologiques" seraient-ils plus acceptables que d'autres ? Si on part de son postulat de base, il me semble qu'aucune pratique n'est vraiment condamnable. Lorsque dans sa conclusion Béa Johnson décrit un monde zéro déchet de manière idyllique, je pense qu'elle minimise le risque d'une radicalisation des méthodes proposées. Je pense que ses propos doivent être l'amorce d'une réflexion profonde sur son propre rapport aux déchets et à la consommation. Et je crains que l'esprit critique, nécessaire, face défaut à certains... Vous doutez ? Baladez-vous sur les réseaux sociaux... La jugeotte a prafois déserté la place, y compris en matière d'écologie... 

Il reste que, pour moi, le livre de Béa Johnson est bien plus qu’un ouvrage sur le tri : c’est une déclaration politique : “Les décisions que nous prenons peuvent encourager ou desservir les fabricants et les revendeurs [...] Nous travaillons dur pour gagner de l’argent, et ce que nous achetons ne devrait pas seulement répondre à nos besoins élémentaires (remplir notre garde manger), mais refléter nos valeurs. Car, en fin de compte, être client revient implicitement à dire :”Votre magasin répond à toutes mes attentes, et je tiens à ce que vous prospériez”. De quoi alimenter le débat et remettre les choses à leur place ! Zéro déchet permet une réelle prise de conscience de tout ce que l'on laisse entrer dans notre vie consciemment ou non. Plus qu'un ouvrage qu'on lit d'une traite, Zéro déchet est un livre dans lequel on peut revenir piocher des idées, en fonction de ses intérêts, de sa façon de vivre, des problématiques auxquelles on est sensible...  En attendant, nous sommes responsables de nos actes et même les plus petites avancées sont déjà un pas significatif pour l'environnement et pour un futur "vivable".