Au départ était l'envie. Puis, le besoin. Puis l'obligation. A partir de l'obligation, j'ai senti que quelque chose clochait. L'envie avait peu à peu disparu.
Je me souviens d'un entretien avec ma thérapeute où elle m'avait demandé quels étaient mes loisirs. J'étais incapable de répondre. En fait, si. Une seule réponse me venait spontanément à l'esprit : mon blog. Je ne sais pas pourquoi mais sur le moment cela m'avait paru un peu honteux, presque triste. Les semaines ont passé. J'ai remarqué que je passais un temps considérable sur la toile. Trop de temps. Ecrire, lire, commenter, partager. Il faut bien avouer que pendant de longs mois, la blogo a été ma seule fenêtre vers l'extérieur. Quasi ma seule vie sociale. J'y ajouterai mon ami R qui m'a soutenue et aidée peut-être plus qu'il ne s'en rend compte. Nous avons parlé des heures. Via messageries interposées. A part ma famille, je ne voyais plus personne ou alors à reculons. Soit.
J'ai commencé à m'interroger sérieusement sur mes occupations, mes passions. Et il a bien fallu constater que le temps passé sur Internet était du temps durant lequel je ne lisais pas, je ne découvrais pas de super séries ou des chaines Youtube passionnantes, je ne faisais pas de relaxation, de yoga ou de méditation, je ne jouais pas avec ma fille, je ne partais à l'ascension du Mont-Blanc, je ne cuisinais pas, je ne jardin... Bref, vous avez compris l'idée. J'ai alors commencé à culpabiliser. Peut-être que, pendant que je bulle sur Hellocoton, je ne suis pas en train de découvrir le vaccin du cancer du sida de l'ongle du gros orteil gauche ? Imaginez la perte pour le monde médical... D'un autre côté, je ne faisais de mal à personne. Alors autant continuer d'autant que je n'étais pas très bonne en biologie... Mais qu'est-ce que ça m'apportait ? Est-ce que j'en retirais du bonheur ou une quelconque satisfaction ? Non. Je peux retourner le problème dans tous les sens : je me sens mieux après une séance intensive de tonte de pelouse au soleil qu'après 4 heures d'affilée sur mon ordinateur.
J'ai jeté du lest. D'abord, en lisant et en commentant moins les autres blogs. J'ai ensuite commencé à moins écrire. Puis, j'ai quasiment abandonné la plateforme qui a longtemps été mon référent bloguesque. Celle grâce à laquelle j'ai rencontré tant d'autres blogueuses sympas et talentueuses. J'avais l'impression de tourner en rond, de perdre mon temps. J'écris moins aussi.
Mais à côté de cela, j'ai retrouvé mes anciens loisirs, mes passions. Je fais de nouvelles choses. Je continue à être présente virtuellement ET réellement. Tout cela ne fait plus qu'un et ce un, c'est MOI !