Les Chroniques du Burn Out sont des textes que j'ai écrits suite à la thérapie de groupe que j'ai suivie. Ceux-ci sont librement inspirés de ma propre expérience et de celle des burnies, mes copains d'infortune. Ils visent, modestement, à mieux faire comprendre la réalité de la personne en souffrance. 

Qu'est-ce qu'un Burn Out : Vue de l'intérieur

Au départ, t’es même plus capable de penser. Tu restes avachi des jours durant dans le canapé. Tout te coûte. Tu ne fais plus rien. La télé allumée en boucle. Les programmes s’égrainent. Des programmes pour lesquels il ne faut pas réfléchir, surtout pas réfléchir. Téléréalités, téléfilms de l’après-midi. Ton gamin te quitte le matin et te retrouve à 16 heures dans la même position : sous une couverture. Tu t’es levé pour pisser, te faire 1000 cafés et, éventuellement, dîner.

T'as envie de rien. Qu’on prenne de tes nouvelles te pompe, qu’on n’en prenne pas te pompe tout autant. Rien ne te satisfait. T’es vidé et vide. Point.

Cela va durer des semaines, des mois. T’es incapable de réagir. Tu entends bien un fond de jugement dans la voix de certains : tu ne te ferais pas aider par un psy ? Et ça te saoule à mort. De quoi je me mêle ??? Hein ??? Qu’est-ce que tu sais ce qui me ferait du bien ? Voilà, on en est là. Dans une situation où, aussi bizarre que ça puisse paraître aux autres, tout te coûte. Même se bouger pour aller mieux. T’as “juste” besoin de repos. Et ça, peu le comprennent, peu ont envie de le comprendre. Dans ta tête, tu te dis que ça fait des mois que personne ne se préoccupe de tes besoins et là, t’as besoin de ne rien faire !

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Moi, j'ai de la chance : je vis avec quelqu'un qui me soutient. Il a compris la situation. Il me laisse le temps. Il prend tout en charge : le gamin, la maison, moi. En plus de son job. C'est quasi le seul. Même tes propres parents ont du mal à comprendre. Ta mère est obsédée par l’idée que tu pourrais perdre ton emploi. Cela ne t’aide pas vraiment. Inutile de rajouter une couche de culpabilité à tout ça.

Un jour tu auras un déclic. Un jour. Mais pas encore. Là, tu ne conduis plus, tu ne dors plus, tu ne bouges plus… C’est comme si tu étais en sursis d’énergie, comme si on t’avait bouffé de l’intérieur, comme si tu étais un peu mort en dedans.