• L'accompagnement des adolescents et de leur entourage

    Il y a quelques temps, j'ai eu l'occasion de rencontrer Laurence qui a décidé de créer sa propre structure d'aide aux adolescents et à leur entourage. J'avais envie de partager avec vous le témoignage de Laurence parce que j'aime beaucoup ses valeurs, son projet et le sens qu'elle y met. 

    Peux-tu nous présenter ton activité d'accompagnement ? En quoi est-elle différente du coaching classique ? 

    Je propose un service d'accompagnement des adolescents en difficultés scolaires, à "besoins spécifiques" (Dyslexique, dyscalculique, dysphasique, dyspraxique, TDA, TDA-H) et  Haut potentiel. Cet accompagnement s'élargit à leur entourage : parents et enseignants. Concrètement, METHOD UP offre un accompagnement individuel et collectif sous forme d'ateliers de psychoéducation, d'ateliers pour ados, de stages et de conférences sur des thématiques diverses (méthodes pour mémoriser, apprendre, travailler, étudier autrement, pour augmenter la confiance en soi, l'estime de soi, pour gérer les émotions et le stress, communiquer autrement, pour découvrir ses forces, découvrir ses intelligences multiples, son profil d'apprentissage, le fonctionnement d'un enfant « atypique », pour gérer son temps, etc.).

    Mes forces sont la multiplicité de mes outils d'accompagnement ainsi que mes outils de méthodes appropriées et ma bonne connaissance des codes de l'enseignement. J'ai engrangé 20 ans d'expériences professionnelles en tant qu'enseignante et, depuis 10 ans, comme accompagnatrice des ados en difficultés scolaires. En outre, la thématique du haut potentiel et des besoins spécifiques me tient également à coeur dans ma vie privée.

    Tu es enseignante, comment en es-tu venue à l'accompagnement des adolescents à besoins spécifiques ?

    Mes expériences privées et professionnelles m'ont permis de prendre conscience que la clé du bien-être et de l'épanouissement de l'individu, qu'il soit enfant, adolescent, jeune adulte ou adulte, est la connaissance de lui-même, de son fonctionnement, son « mode d'emploi ». Se connaître, c'est connaître ses limites, ses freins, ses blocages, ses peurs, ses croyances, ses forces, ses talents, ses valeurs, etc. L'individu parvient alors à s'épanouir pleinement et à (re)donner du sens, de l'engagement et du plaisir à sa vie.

    Les principales difficultés de beaucoup parents sont de comprendre leur(s) adolescent(s) et d'apporter une aide appropriée à leurs besoins. Et quand les difficultés scolaires apparaissent ou qu'un trouble « atypique » s'ajoute, les problèmes augmentent. Les parents sont souvent démunis face à ces troubles.  Après quelques années de réflexion sur le sens de ma carrière d'enseignante, de nombreuses formations, un burn out et la mise en évidence de ce potentiel par un coach professionnel, j'ai décidé de me lancer en tant qu'accompagnatrice.   

    Justement, peux-tu nous parler de ton parcours ?

    Après avoir obtenu un diplôme d'AESI [Agrégation de l'enseignement secondaire inférieur] en langues germaniques, je m'oriente naturellement vers l'enseignement pour suivre les traces de ma mère. En 1997, je deviens enseignante mais l'ennui et la routine me gagnent rapidement. La recherche de sens dans mon métier se fait de plus en plus présente sans atténuer ma joie. Ma motivation est toujours présente mais j’ai besoin "d’autre chose", un enseignement plus « humain », plus « respectueux », plus « bienveillant ».

    A partir de 2010, j'ai l'opportunité d'accompagner une étudiante « atypique » c'est à dire "à grands besoins spécifiques". J'ai la chance d'être aidée par des professionnels comme des psychologues, neuropsychologues, logopèdes, orthophonistes... qui entourent cette jeune fille et ses parents. Ils me forment. Je m'investis. Je continue à m'intéresser à ces sujets et à apprendre. Je développe alors de nouvelles compétences en matière de dyslexie, dyscalculie, dysphasie, dyspraxie, HP, TDA, TDA-H, etc. et, surtout, des méthodes. Je démarre, sans le savoir, une carrière bénévole dans le domaine de l'accompagnement individuel et collectif parallèlement à mes tâches traditionnelles d'enseignement. Je me rends compte que ce qui m'anime, c'est d'aider mes étudiants à découvrir leur "mode d'emploi" qui correspond à leurs spécificités.

    Parallèlement à cela, je continue à me former : PNL, analyse transactionnelle, communication non violente, intelligences multiples, profils d'apprentissage, pédagogie positive, mindmapping, braingym, intelligence émotionnelle, thérapie orientée vers les solutions, hypnose conversationnelle PTR... Un vrai bouleversement dans ma vie ! Mais c'est l'accompagnement du public à haut potentiel qui me tient particulièrement à cœur. J'en fais ma spécialité.

    Et maintenant ? 

    Maintenant, je compte continuer à me former. Dans un premier temps, parce que j’adore cela. Ensuite, parce qu'il est essentiel de continuer à à apprendre. Je m'enrichis de nouvelles formations, de lectures, d'échanges humains, de travail en réseau et de partenariats avec des professionnels de la santé et du bien-être... 

    Pour moi, chaque situation est l'occasion d'un nouvel apprentissage qui m'aide à encore mieux accompagner les personnes que je rencontre. J’apprends l’importance de la remise en question et du non-jugement. J’apprends également que la réalité dépend du regard que l’on a sur elle et qu'il suffit de le changer pour changer la réalité. Mon objectif est toujours d'aider l'autre. De faire avec lui, pas à sa place. Se connaître et découvrir les clés de son fonctionnement est un véritable levier pour une meilleure inclusion dans la VIE et la société.

  • Le conte thérapeutique

    J'ai la chance de rencontrer des gens vraiment inspirants. J'ai eu envie de partager avec vous ces rencontres. Aujourd'hui, je vais vous présenter Cécile Crispin qui est psychologue et conteuse. Elle est à l'origine de la Maison du conte de Charleroi et se produit régulièrement avec son équipe de conteurs sur scène mais aussi dans les écoles, les crèches, les bibliothèques de la région... Dans le cadre de son activité, elle propose des séances de "conte thérapeutique". J'ai été intiguée par cette pratique que je vous laisse découvrir. Les parties entre [ ] ont été rajoutées par moi... 

    Source

    Qu'est-ce exactement que le conte thérapeutique ?

    A la base, je ne fais pas du conte thérapeutique. Je fais du conte et je pense qu'il a des vertus thérapeutiques. Je crois que le conte peut avoir des effets sur tout un chacun pourvu que la personne accepte le média et sa "couleur régressive". [En effet, le conte est souvent indûment perçu comme lié à l'enfance.] Je suis convaincue que le conte peut apaiser les colères, servir d'identifiant, nouer des liens entre parents et enfants... Je crois que le conte peut également permettre de renouer avec son enfant intérieur, sa créativité et ses émotions. Il offre une aide aux personnes qui ont des difficultés à exprimer ce qu'elles ressentent ou qui n'osent pas s'exprimer tout court. De manière plus "terre-à-terre", le conte s'adresse aussi au public en difficulté par rapport au livre, à la lecture ou à la structuration d'un texte ou d'un récit... [C'est un outil polyvalent qui touche tant les adultes que les enfants.]

    J'ai toujours été attentive à l'apport thérapeutique des contes. Pour moi, il est important de distinguer clairement dans quel contexte le conte est utilisé. Dans un objectif thérapeutique, j'utilise de préférence le conte traditionnel.  Je n'utilise pas de "fausses métaphores", je n'en crée pas, je ne fais aucune interprétation. [Le conte est là comme support pour aider la personne en demande à faire son propre cheminement.]

    Quel est ton parcours ? Comment en es-tu venue au conte ?

    J'ai fais de la diction et de la déclamation quand j'étais petite puis adolescente et cela m'a, en quelque sorte, "sauvé la vie." L'expression est forte mais pas très loin de la vérité. J'ai pu exprimer des choses que je n'aurais jamais osé à travers les textes. J'ai mis mes émotions en forme grâce au travail d'expression et je me suis rendue compte de l'importance de pouvoir s'exprimer, de donner place à la parole singulière. C'est vraiment cette prise de conscience qui m'a guidée vers le psychologie. 

    Au départ je voulais faire des études artistiques mais mes parents ne l'ont pas permis. Grâce au conte, je retrouve mes premières amours et je veux pouvoir offrir ce que l'on m'a offert à l'époque.

    Peux-tu nous dire comment se déroule une séance ? 

    Avant de commencer n'importe quel travail on détermine ensemble des objectifs que l'on souhaite atteindre. C'est vraiment esentiel. Une séance "classique" commence par une histoire que je lis ou que je raconte. Ensuite, la personne peut commenter. Je donne l'occasion, par la suite, de dessiner ou de rejouer un passage que l'on aimé. J'invite la personne à donner son avis sur le conte, à exprimer ce qu'elle a aimé ou pas. Je propose une autre formule où je raconte et je donne ensuite des outils pour inventer ses propres histoires. 

    Les séances peuvent aussi se faire en groupe pour les personnes qui ont des difficultés à prendre place dans un groupe ou à s'exprimer. Je raconte des histoires, je propose parfois des jeux autour du conte et de la parole.

    Vous pouvez avoir des informations supplémentaires via le site de Cécile, par téléphone (32 474 22 88 68) ou par e-mail à l'adresse crispincecile@gmail.com