• Burn Out : une thérapie

    Suite à mes billets sur le Burn Out, vous avez été nombreux à m'interroger sur mon groupe thérapeutique. Je me suis donc décidée à vous en parler un peu plus en profondeur. 

    Le groupe thérapeutique dans lequel j'ai été intégrée s'adresse aux personnes souffrant de Burn Out. Il s'étale sur 15 semaines, à raison d'une journée par semaine. Son but est "de favoriser la récupération et d'offrir des outils permettant de mieux gérer le stress et de retrouver progressivement une vie privée, sociale et professionnelle équilibrée et satisfaisante". Il est composé de 9 personnes. Il est mixte et les participants s'engagent à respecter un certain nombre de règles : une participation régulière aux séances, le respect et l'écoute, la confidentialité... Ces règles ont pour but d'assurer une bonne cohésion entre les membres du groupe. En outre, nous devons nous engager à ne pas avoir de contact entre nous en dehors des séances thérapeutiques (Egalement dans le but de favoriser une cohésion entre tous les membres du groupe). 

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    Le programme s'articule autour de 3 parties : se reposer afin de favoriser la récupération physique et mentale, recharger ses batteries et développer de nouvelles ressources, préparer et favoriser le retour vers le travail. Dans cette optique, des thérapeutes vont nous aider à : 

    • Comprendre les composantes bio-psycho-sociales de l'épuisement professionnel.
    • Prendre conscience des contextes "à risques" : conditions de travail, facteurs organisationnels et personnels. 
    • Tenir compte des signaux d'alerte et promouvoir des comportements de santé.
    • Relativiser les exigences élevées. 
    • Réduire le stress et réguler les émotions grâce à diverses aux techniques : pleine conscience, relaxation, sport et mouvement, ergothérapie. 
    • Informer sur les lois et les droits des travailleurs. 
    • Elargir les compétences sociales, notamment par l'affirmation de soi.
    • Apprendre des techniques de maîtrise (gestion de ses limites et besoins, gestion du temps).
    • Identifier des valeurs personnelles, professionnelles, familiales afin de tendre vers un équilibre entre ces différentes sphères.
    • Clarifier des perspectives professionnelles et préparer à la reprise d'une activité.
    • Prévenir une rechute éventuelle. 

    Mon expérience personnelle

    Jusqu'ici, j'ai participé à 4 séances du groupe thérapeutique. Pour des raisons de confidentialité, je ne m'étendrai pas trop. Je peux néanmoins vous dire, qu'assez naturellement, la "sauce" a pris entre les participants. Nous sommes tous différents mais unis par notre histoire, nous vivons ou avons vécu des expériences similaires. Nous partageons une douleur spécifique mais aussi commune. Certains sont plus bavards que d'autres mais je sens une nécessité de s'épauler, une volonté d'écoute. 

    Les journées se déroulent selon un schéma similaire : partie plus "théorique", échange, exercices de relaxation ou de méditation, découverte de techniques communes ou individuelles permettant de retrouver le goût du "faire", de mieux se connaître, d'exprimer ses besoins ou ses sentiments... Parfois, certains exercices peuvent être déconcertants mais je pense avoir une confiance totale en l'équipe qui nous encadre. Je mesure ma chance de faire partie de ce groupe alors, je "joue le jeu" et, effectivement, chaque chose a un but. 

    J'avance, nous avançons... Chacun à notre rythme, avec notre vie, nos douleurs, notre part d'ombre, nos colères et nos espoirs...  

  • Le jour où j'aurais du lever le pied...

    Je suis une hyperactive. J'aime faire 1000 (10 000 ??) choses. J'aime l'activité, les sorties, le shopping, voir du monde. J'ai toujours aimé travailler. Parfois avec moins d'entrain qu'il ne faudrait mais j'aime mon job. J'ai de la chance. Je fais un métier qui me plait, qui est relativement varié, qui me permet d'alterner les tâches. J'ai une bonne équipe qui m'entoure. J'ai, depuis le début de ma vie d'adulte, beaucoup travaillé. Un boulot d'abord assorti de cours du soir. Des travaux à rendre, un mémoire à réaliser. Puis, j'ai bossé le week-end dans un bar (Cela vous épate hein ^^). J'ai ensuite travaillé dans la restauration pour aider mon conjoint. En gros, cela signifie que je faisait ça gracieusement, en plus de mon temps plein, quasi chaque soir et certains week-end. J'ai été prof de pratique professionnelle, en soirée toujours. Et pour finir, je suis devenue indépendante complémentaire. J'ai enchaîné ces jobs à côté de mon activité professionnelle principale. 

    Je ne suis pas en train de me plaindre. J'ai fait tout ça parce que cela me plaisait, parce que j'aime VRAIMENT l'activité. 

    Mais ça c'était avant. Avant octobre 2016. Certainement même avant cette date. Je ne m'en rendais sans doute pas compte. 

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    Evidemment, ça n'était pas de tout repos. Au fur et à mesure des mois, je me sentais fatiguée, parfois complètement vidée, littéralement vidée. Pendant des mois, une amie m'a dit de faire attention, de prendre du temps pour moi. J'étais de plus en plus crevée mais je continuais. Parce que c'est vrai, quoi, je suis plus forte que les autres. On ne me la fait pas à moi... Hinhin... 

    Un jour, j'étais tellement crevée que je ne suis pas arrivée à changer mon lit. Là, je me suis quand même dit que c'était inquiétant. Mais je ne suis pas allée chez le médecin. Non, non, je suis forte moi Madame... 

    Tellement forte que je suis allée bosser malgré tout. Et là, un simple e-mail a tout fait basculer. Ce genre de courriel qui n'était pas du tout personnel mais que j'ai mal pris. Très mal pris. Il a réveillé un je ne sais quoi qui m'a fichue par terre en 2 minutes. Incapable de me relever. Je savais qu'il fallait que je mette un terme à cette spirale qui m'emportait. Mais je savais aussi que si je laissais passer un jour, je me noierais. Alors, j'ai demandé à mon conjoint de téléphoner à notre médecin traitant. Moi, je n'en avais pas la force. 

    Avant, j'étais hyperactive. J'aimais faire 1000 choses.