• Chroniques du Burn Out #5

    Les Chroniques du Burn Out sont des textes que j'ai écrits suite à la thérapie de groupe que j'ai suivie. Ceux-ci sont librement inspirés de ma propre expérience et de celle des burnies, mes copains d'infortune. Ils visent, modestement, à mieux faire comprendre la réalité de la personne en souffrance. 

    Le Burn Out : incompréhension médicale au sommet

    - Monsieur, il va falloir penser à rentrer travailler. Cela fait 16 mois maintenant. Ils vont vous pensionner si vous ne rentrez pas au travail. 

    - Je fais tout ce qu’il faut pour, Docteur. Je vais chez un psychologue. Je suis une thérapie en groupe. A l’hôpital. Je suis suivi, je progresse. 

    - Oui, d’accord. Mais 16 mois, Monsieur. 16 mois.

    - Je fais ce que je peux. Je voudrais rentrer mais je n'en suis pas capable. Les médecins qui me suivent vous le confirmeront. 

    - Comprenez-nous, Monsieur, cela fait 16 mois. Ils ne vont plus vouloir vous payer.

    -Je ne sais pas quoi vous dire Docteur.

    - On va vous remettre 2 mois, mais après, il faudra rentrer…

    Je sors de la pièce effondré : ce sont des médecins et ils ne m’ont même pas ausculté. Ils ne m’ont pas touché, m’ont à peine demandé comment j’allais. Tout ce qui les intéresse, c’est que je rentre au travail. Peu importe mon état. Et que ce soit le système, celui-là même auquel ils participent, qui m’ait détruit n’a aucune importance.

    J' espérais un peu d’humanité…

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    La médecine du travail pose souvent question. Mutuelle et employeur recourent, et c'est parfaitement normal, à des médecins et à des psychologues qui ont un but de contrôle. Contrôle ne veut pas dire sanction. En fonction du régime de travail du malade, les situations sont fort différentes. Une constante cependant, l'impression d'avoir fauté. Pour certains, la peur d'être considéré comme un imposteur. Ou la crainte aussi d'être remis au travail trop tôt, dans un environnement qu'on sait parfois néfaste. Pour d'autres, l'épée de Damoclès, c'est le risque de licenciement. Certains employeurs sont soucieux du bien-être des travailleurs. D'autres moins. Ou pas. Un malade de longue durée coûte cher. 

    Pour aller plus loin, un article sur la réintégration des malades de longue durée. 

    Il existe, actuellement en Belgique, un plan de réintégration précis des malades de longue durée au travail. 

  • Chroniques du Burn Out #4

    Les Chroniques du Burn Out sont des textes que j'ai écrits suite à la thérapie de groupe que j'ai suivie. Ceux-ci sont librement inspirés de ma propre expérience et de celle des burnies, mes copains d'infortune. Ils visent, modestement, à mieux faire comprendre la réalité de la personne en souffrance. 

    Le Burn Out : t’as mal à tes valeurs

    Témoignages de mois, parfois d'années de galère. A quel moment est-ce devenu insupportable ? Qu'est-ce qui a fait basculer la balance du côté obscur ? Est-ce une accumulation ou un événement bien précis ? Qui est responsable ? Y a-t-il un coupable ?  Culpabilité, ras-le-bol, silence. On se tait jusqu'à tomber. 

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    • Mon travail ne sert à rien. Ce que je fais ne sert à rien ni à personne. Quand je vois ces friqués qui viennent me demander un prêt j’ai juste envie de leur exploser la tronche.
    • Je ne prenais plus de pause pour dîner. J’étais assis devant mon ordinateur et je répondais à mes mails : un sandwich dans la main gauche, ma souris dans la main droite.
    • J’ai failli quitter ma classe. Je ne pouvais pas. J’ai attendu la pause et j’ai prévenu la direction que je rentrais chez moi et que je ne reviendrais plus.
    • A 11h30, j’ai reçu un mail et je me suis effondré en larmes. J’ai demandé à mon médecin de me recevoir en urgences sinon je n’aurais jamais arrêté d’y aller.
    • Dès qu’on me demandait de faire des remplacements, je disais oui. Je me sentais de plus en plus fatiguée. Pourtant, je n’avais qu’un mi-temps.
    • J’avais envie de tuer mon collègue. Je m’imaginais prendre mon clavier et le frapper avec. Pour qu’il se taise enfin.
    • Au début, j’aimais bien ce que je faisais. Aujourd’hui, je remplis des papiers toute la journée.
    • Ils m’ont remplacé par 2 temps plein.
    • Je ne supporte plus ma fille. Je crie tout le temps sur elle. C’est devenu invivable à la maison.
    • Je voulais juste dormir pour être enfin tranquille.
    • On nous en demande toujours plus. Et c’est au détriment des patients.
    • Les gens n’étaient jamais contents. Quoi qu’on fasse, ils râlaient.
    • Je n’arrivais plus à me lever le matin.
    • Ils ont bombardé un chef au-dessus de moi. Tout d’un coup, je devais rendre des compte à quelqu’un qui ne maîtrisait pas le job...
    • Ils me harcelaient en continu. Je ne suis même pas certain qu'ils se rendaient compte que leur manière d'agir était invivable.