• Comment parler du Burn Out à son entourage

    Dans mon expérience par rapport au Burn Out, je me suis rendue compte de plusieurs choses. D'abord, beaucoup de gens ignorent ce qu'est le Burn Out où l'épuisement professionnel. Une des choses les plus épuisantes pour un malade est l'impression de devoir sans cesse se justifier, de faire face aux "Allez, ce n'est pas un métier si pénible que ça" ou aux "Ah ça fait 10 mois et tu n'es toujours pas repris le travail...". Il faut savoir que le patient s'est déjà probablement fait lui-même ces réflexions (La culpabilité est une caractéristique des candidats "Burnies") et qu'il n'a pas besoin de la suspicion planquée derrière ces petites phrases. Même si je peux comprendre que le côté suspicieux n'est pas toujours conscient ou réel (La paranoïa est la petite soeur de la culpabilité... En même temps, comme on ne soigne pas un cancer sans une médication et une prise en charge adaptée, on ne soigne pas non plus un Burn Out en "se mettant un coup de bien au Q" ou en "allant chez le coiffeur"... Si, si, pour ceux qui se demanderaient, c'est du vécu ! )

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    Ensuite, le soutien des proches est essentiel pour se reconstruire. La famille a souvent vécu au côté du malade et ce n'est pas simple pour elle. Personnellement, j'ai eu beaucoup de chance car, du jour au lendemain, mon compagnon a pris en main la totalité de la gestion de la maison et ce, pendant plusieurs mois. Quand je dis la totalité ça signifie les courses, les repas, les trajets à l'école et aux activités extrascolaires, le ménage... Il a été à l'écoute de mon mal être. Il a constaté mon état. Il s'est insurgé face aux doutes et aux remarques assassines. Je ne pense pas que ça ait été simple pour lui mais cela m'a grandement aidée. Je sais que ce n'est pas toujours le cas pour tout le monde. Parfois, les proches ne comprennent pas la maladie en elle-même ou le fait que l'attitude du malade à leur égard ait changé. Cela peut donner lieu à des "règlements de comptes" francs ou insidieux. Et, soyons clairs, cela ne va aider en rien ! Je le constate encore aujourd'hui, l'attitude de l'entourage compte énormément dans la balance de la guérison. 

    Le Burn Out rend plus irritable, plus triste, plus angoissé... Votre entourage peut avoir des difficultés à gérer cela. Le mieux est d'en parler franchement. L'autre ne peut pas deviner ce que vous pensez ou ce dont vous avez besoin. Chacun va devoir s'exprimer afin de maintenir une certaine harmonie, d'adapter sa manière de vivre. 

    Quelques astuces pour un dialogue efficace :

    • Bien choisir le moment pour être au calme et ne pas être interrompu.
    • Décider au préalable d'un temps de parole réservé à chacun. 
    • Informer votre entourage sur le Burn Out et sur ce que vous mettez en place pour vous en sortir. 
    • Ne pas perdre de vue que l'autre est probablement en souffrance, tant la victime du Burn Out que la famille qui ne sait pas toujours quoi faire pour aider.
    • Si la communication est rompue, aller consulter ensemble un thérapeute.

    Dans mon cas, j'ai également utilisé le documentaire. Face à des proches qui ne comprenaient pas mon état, j'ai choisi de ne plus expliquer mais de leur faire visionner un reportage sur le Burn Out accompagné d'une simple phrase : "Voilà, depuis plus d'un an, c'est ça que je vis". En ce qui me concerne, cela a bien fonctionné mais je sais que ce n'est pas toujours le cas. 

  • La complainte de l'ancienne insomniaque

    Depuis le plus loin que je me souvienne, j'ai toujours été un oiseau de nuit. En fait, non, je mens : j'ai toujours eu des difficultés à dormir. Bouffée par le stress, la culpabilité rongeait mon esprit. Ou plongée dans un bouquin dont je ne pouvais lâcher l'intrigue. Impressionnée par un film trop moche, trop effrayant, trop triste. J'ai toujours mal dormi. Même enfant. Puis adolescente et jeune adulte. Les événements importants ou moins, un départ, un rendez-vous, une session d'examens... Je ne fais pas ma maline. Je ne gérais pas : j'étais insomniaque. Je n'ai jamais fait non plus de grasse matinée. Je me disais que je dormirais plus tard. Quand je serais morte. De toute façon, on est tous différent et on n'a pas tous besoin du même nombre d'heures de sommeil.

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    Et puis, parfois, le corps et l'âme s'éteignent à petit feu pour de vrai. Tu te croyais insomniaque ? Ben je vais te montrer, cocotte. Et là, on ne parle plus d'une mauvaise nuit qu'on rattrape en quelques autres. Non. Je vous parle de vraies nuits blanches avec des variantes : ne pas s'endormir du tout, s'endormir mais se réveiller toutes les heures, s'endormir et se réveiller en pleine nuit et ne plus pouvoir fermer l'oeil. Malgré la fatigue, malgré les médicaments, malgré les téléfilms sur TF1. Ces insomnies où, parfois, c'est la peur même de ne pas dormir qui laisse éveillé. J'ai cru que j'allais en crever. J'ai fini par prendre des somnifères tellement je n'en pouvais plus. J'ai retrouvé le sommeil. Il n'est pas parfait. Je prends encore parfois des médicaments mais moins. J'ai pris quelques bonnes habitudes, j'en ai gardé de très mauvaises. Je me réveille souvent, quasi toutes le nuits mais désormais, j'arrive à me rendormir.

    Quelques bonnes habitudes à prendre pour bien dormir (faites ce que je vous dis pas ce que je fais...)

    • Aller au lit uniquement lorsque l'on sent que le sommeil est proche (bâillements, tendance à s'assoupir, sensation de froid...) et n'utiliser son lit que pour dormir. Enfin, pas que mais on se comprend ! Pas pour regarder la TV, lire, manger... Sinon, vous n'associerez plus lit et sommeil. Dans le même ordre d'idée, il est important que la chambre à coucher soit une pièce calme, obscure, avec une température agréable et une literie confortable. 
    • Mettre en place un rituel environ 1 heure avant le coucher. Par exemple, dans mon cas, j'ai pris l'habitude de faire un peu de reiki avant de m'endormir. On clôture également la soirée par un peu d'ASMR. Vous pouvez également faire quelques exercices de pleine conscience au moment du coucher.
    • Se lever chaque jour à la même heure même si on a peu dormi durant la nuit.
    • Au rayon des "interdits", éviter la caféine de 4 à 6 heures avant d'aller au lit (Conseil avisé mais que je n'applique pas... ou peu...), l'alcool (il favorise l'endormissement mais provoque des réveils nocturnes), les repas trop lourds, la cigarette (la nicotine est un stimulant), les longues siestes...
    • Avoir une activité physique régulière. Personnellement, je fais du yoga chaque semaine. En plus d'être très physique, cette activité m'aide à la pleine conscience
    • Prendre note de ce qui vous empêche de dormir peut être une bonne façon de repousser au lendemain les ruminations. J'en suis arrivée à un point, pour certaines choses en tout cas, où je me dis qu'y penser en plein milieu de la nuit ne va pas aider et je me rendors. Un peu comme si j'ouvrais le tiroir "de demain" dans mon cerveau pour y ranger les pensées nocives... 

    Lorsque vous ne parvenez pas à vous endormir ou à vous rendormir, levez-vous. Le fait de rester coucher et de s'inquiéter parce qu'on n'arrive pas dormir n'arrange rien. Au contraire, il y a des chances pour que cela vous conduise à ruminer. Restez dans la pénombre et faites une activité relaxante qui demande peu de réflexion. Dès que les signes de somnolence apparaissent, retournez vous coucher. Si les insomnies persistent n'hésitez pas à en parler avec votre médecin. Avant, notez éventuellement quand vous n'avez pas pu dormir ; si votre problème consiste à ne pas savoir s'endormir ou à se réveiller plusieurs fois... ; si vous ruminez... Plus vous serez précis et plus cela aidera votre médecin à comprendre le phénomène et à vous aiguiller vers une solution. En outre, cela vous permettra peut-être également d'identifier vous-mêmes une ou des causes extérieures à vos problèmes de sommeil et à la ou les corriger. 

    Quelques liens utiles

    Le site du Centre d'étude des troubles du sommeil de l'Institut Médical Edith Cavell (32 rue Edith Cavell - 1180 Bruxelles - Belgique - Tél : +32 2 434 42 80) qui propose, notamment, des questionnaires permettant d'en savoir plus sur votre sommeil. 

    La Clinique du sommeil du CHU de Charleroi où des médecins spécialisés peuvent vous aider. La responsable du service est Myriam Kerkhof que vous pouvez joindre au 071/921457.

    L'ouvrage Le pouvoir du moment présent d'Eckhart Tolle aux éditions J'ai Lu. Il m'a littéralement sauvé mes nuits ! Quand je me réveille au milieu de la nuit, je pense à ce que l'auteur dit. En gros, le seul moment important, c'est le présent. Le passé est passé et le futur ne sera que le présent d'un autre moment. Pour éviter les ruminations, c'est littéralement magique !